Il est difficile de se lever à 6 heures du matin pour faire zazen quand on a été réveillé quatre fois dans la nuit. Et il m'est presque impossible de recourir à la volonté à 10h30 du soir quand je m'écroule sur mon lit.
Alors, quel genre de pratique ai-je ?
Il serait très facile d'abandonner si je n'avais pas le sentiment que ma pratique est une affaire de vie ou de mort.
Sans elle, je suis balayée par les événements, gardant plus ou moins mon nez au-dessus de l'eau, m'écorchant à des rochers invisibles.
Avec elle, je deviens de plus en plus capable (à petits pas) de vivre l'instant avec une âme nue.
Les aperçus que j'obtiens pendant le zazen me font savoir qu'il est possible de voir à travers le chaos.
L'exemple de mon maître me rappelle que ça vaut vraiment la peine de le faire. Et les fautes que je fais avec mes enfants, accompagnées du besoin qu'a le monde, de gens compatissants et centrés, avec une vision claire, me rappelle que je dois continuer.
Aussi, je n'abandonne pas, je fais ce que je peux.
Pendant certaines périodes, je m'assois chaque jour pendant 25 minutes ; à d'autres moments, je m'assois une fois par semaine.
Parfois, je sens que ma conscience s'approfondit, parfois, j'ai l'impression de reculer.
Anne Bancroft, Spiritual Journey