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Photo du rédacteurSylvain Rouchié

Thérapies, croyances et magasinage

Dernière mise à jour : 28 avr. 2022


S'il y a bien une chose que l'être humain redoute le plus, c'est de se retrouver "incapable de" faire quelque chose, voir quelque chose ou encore de réaliser quelque chose ...


Cette incapacité passagère ou permanente est devenue à tel point inacceptable que lorsque celle-ci se manifeste, bien souvent, le monde vacille puis tranquillement s'écroule.


- Pourquoi moi ? Pourquoi moi ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ?


- Pourquoi, il faut que cela tombe sur moi ?


- Pourquoi pas plutôt sur lui ou sur elle qui est tellement plus !@$#%@# que moi ?


- Là, je pourrais comprendre. Là, ce serait normal !




Nous sommes tellement habitué / conditionné à la productivité, à la performance et à être multitâches que nous sommes de plus en plus déconnecté de nous-même afin de pouvoir continuer à alimenter ce cycle infernal.


Plus je m'écoutes plus je ressens le besoin de me reposer, de bouger, de voyager, de découvrir, d'entreprendre, etc ... tout un tas de chose qui vont directement à l'encontre de la productivité / performance que l'on attend de nous.


Quel cruel dilemme !


Alors quand les limites sont atteintes, que le mental et le corps ne peuvent plus suivre la cadence imposée, la rupture s'amorce. Le déclin se fait lentement mais sûrement sentir. Les forces diminuent, la combativité s'estompe, l'entrain s'épuise et l'apathie s'installe. Puis c'est le crash ...


Mais le stress lui, reste toujours bien présent. L'ombre du patron est toujours planante au dessus de vous, les reproches, les commentaires, les jugements, les critiques continuent à se faire sentir.


L'estime de soi diminue, l'auto-critique s'installe.


À ce stade, il existe 2 types de personnalités. Soit celle qui va demander de l'aide à son médecin et qui va entrer dans un processus de "prise en charge". Ce qui implique souvent un parcours du combattant suivant le type d'incapacité ou de problématique vécue.


En général, deux axes existent, la partie mécanique, qui nécessite une intervention / opération suivi d'une réhabilitation. Soit la partie accompagnement qui nécessite lui, un suivi thérapeutique / psychologique possiblement durable dans le temps.


Sinon, il existe une autre catégorie de personnalité, la plus répandue, celle qui s'auto-proclame médecin en pratiquant l'auto-médication et la consultation aléatoire et désorganisée d'un ensemble de thérapeutes susceptibles de pouvoir lui venir en aide.


Ainsi, par exemple, je retrouve en consultation des personnes qui mélangent différents anti-douleurs ou autres relaxants musculaires ou encore des anxiolytiques (contre le stress et l'anxiété) disponibles en libre-accès dans le commerce. Et ils enchaînent les rencontres d'un thérapeute à un autre ...



Exemple : le lundi, je vais voir mon chiropracteur parque ce que j'ai mal au dos, je ne cherche pas à définir exactement si cela semble musculaire ou articulaire ou osseux ou autre chose bien entendu ... ce qui pourrait "normalement" m'aider à choisir un type de thérapie pouvant être plus efficace selon mon état de santé.


Puis, le mercredi, ayant toujours mal, je décide de prendre un rendez-vous avec l'ostéopathe exerçant à côté de chez moi. Mais décidant / voulant bien faire, je vais y associer un traitement de massothérapie car cela ne peut vraisemblablement pas me faire du mal ...


Bravo champion ! Bravo championne !


Dans la même semaine, vous avez pris / accumulé TROIS types de soins différents, potentiellement en conflit de réactions les uns avec les autres étant donné que chaque soin travaille sur un objectif précis mais en impactant / agissant sur l’entièreté du corps. (toute action entraîne une réaction à plus ou moins long terme).


Bien souvent, vous finirez votre semaine avec un mal toujours présent et une confiance en vos thérapeutes fortement amoindrie. Mais à qui la faute ?


Combien de fois, on "oublie" de me dire que l'on sort tout juste d'un traitement d'ostéopathie ou d'avec un autre thérapeute, quelques heures avant ou juste la veille. Comme si cela était anodin et sans importance.


- Mais vous ne travaillez pas la même chose voyons ! (client)

- (soupir et levée des yeux au ciel) (de ma part)


En langage populaire, on pourrait dire : Bravo, vous scrapez votre santé !


De même, venir consulter un thérapeute alors que vous êtes sous bonne dose d'un anti-douleur, d'un relaxant musculaire ou d'un anxiolytique ... on me demande :


- J'aimerais que ce soit très en profondeur ... que ce soit efficace !

- J'aimerais que ce soit efficace en une seule fois ... je dois retourner travailler !


Je ne dirais qu'une seule chose : ALLO ! RÉVEIL ! ON ALLUME !!??


Vous prenez une médication qui va diminuer votre sensibilité à la douleur ou qui va vous relaxer physiquement et mentalement.


Ce n'est donc pas le moment de venir travailler sur vous ! Vous ne serez pas en état de profiter /recevoir / intégrer le soin. Même si j'appuis très fort sur vous, vous avez pris un anti-douleur donc votre perception est réduite, vos limites habituelles sont altérées et votre capacité sensorielle modifiée.


Difficile voire impossible de travailler dans ces conditions.



Mais je comprends très bien le fond du problème. La souffrance fait peur. Elle paralyse n'importe qui et aura raison de n'importe quelle croyance.


Sachez que la souffrance est cependant un excellent maître d'école, elle dénote que nous avons fait quelque chose d'incorrect envers nous-même.


Nous avons dépassé nos limites physiques ou mentales voire même les deux dans certains cas. Nous n'avons pas écouté notre corps et ses appels à l'aide, ses mises en garde. Donc, quand ces limites sont atteintes ou même dépassées, le ou les blocages commencent à apparaître.


Bien souvent, à vouloir bien faire ... on fait mal.

On se fait mal.


La solution ?


Apprendre à s'écouter, à se connaître.

Écouter son corps, apprendre son langage, ses maux, ses mots.


Demandez l'avis d'un professionnel, posez des questions, prenez le temps de comprendre et surtout ayez ENVIE de comprendre ce qui vous arrive là, maintenant.


Car ce qui nous arrive n'est jamais le fruit du hasard ! Et cela est d'autant plus vrai lorsque nous parlons de santé.


Renseignez-vous. Continuez de magasiner vos thérapeutes oui, mais soyez franc avec eux et écoutez leurs conseils et recommandations.


Toujours laisser au moins UNE semaine entre les soins. Étudiez votre médication et demandez conseil à votre pharmacien en cas de doute ou de questionnements.


Bon rétablissement !

Sylvain



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