Il est de ces voyages qui forgent le cœur des hommes, qui ramènent au contact de l'essentiel, nous poussent à écouter le chuchotement des anciens, leur sagesse, leur histoire.
Même si ce beau et grand périple fût court et incomplet,
Ce voyage était le premier d'une longue série ...
C'est promis, je reviendrai !
Merci le Québec ...
--
Le projet
Depuis que je suis arrivés au Québec au printemps 2012 ...
j'éprouve une fascination débordante pour ses beaux grands espaces sauvages.
Étant originaire de la campagne française, j'ai toujours été attiré par la nature et ses bienfaits, ses attraits, son énergie, son potentiel et toutes les rencontres qu'elle permet de générer dès que l'on prend le temps de s'y aventurer, de s'y perdre et/ou de s'y attarder.
Mais là où le Québec se place indéniablement au premier plan ... c'est pour l'étendue des espaces dont il dispose dès que l'on ose sortir de ses "grandes" villes.
Car justement, les villes ... elles ne m'intéressent pas ... (mais pas du tout).
La Nature par contre, oui ... grandement ... infiniment.
Mais non, je ne voudrais pas revenir y vivre à l'année longue. Peut-être est-ce du au fait que, venant de la campagne, j'ai maintenant besoin de cette petite/grande agitation citadine qui me permet finalement de mieux la fuir dès que j'en ai la moindre occasion ...
Même si ce n'est pas encore assez à mon goût ! J'y travaille fortement, croyez-moi !
Alors oui ... les grands espaces québécois m'attirent au plus haut point.
Oui oui, même si en juin et aussi un peu en juillet, les moustiques et les mouches noires sont infernales, puis vient le temps des rencontres avec les ours, les renards ou les castors fréquentes, les bestioles en tout genre grouillent autour de moi et/ou sur mes traces ...
Mais par où commencer ? Vers quelle destination mettre le cap ? Qu'est ce qui pourrait attirer mon attention ? De simples questions de base qui me permette d'établir un plan d'action, un bref prévisionnel afin d'établir un minimum d'organisation pour ce futur périple.
L'année dernière, je m'étais rendu jusqu'au barrage Manic-5 aux abords du réservoir Manicouagan (l'oeil du Québec). Donc cette année, je pourrais continuer sur cette belle lancée et aller voir du pays encore ...
(d'ailleurs, dites-moi si vous voulez un article sur Manic-5)
Alors pourquoi ne pas rester dans l'idée des barrages ?
La liste fut donc établie est ... surprise ...
il y a une zone sur la carte qui allie plusieurs idées que j'avais en tête depuis un moment.
L'idée de pouvoir aller jusqu'au bout d'une route par exemple. De même que d'aller dans une zone où quasiment personne ne va en dehors de certains touristes aventureux en quête d'authenticité, de nature et d'incroyable.
Un point sur la carte où l'on sait qu'une histoire humaine a eu un impact tel ... qu'il a déformé la nature sur des milliers de kilomètres et sur l'ensemble du nord d'une province.
C'était décidé, ce serait Radisson, la ville la plus au nord du Québec accessible par la route. Le terme ville est un bien grand mot car il y a moins de 500 habitants qui vivent là haut durant l'année complète et la plupart travaille chez Hydro-Québec et ses infrastructures.
Le projet était né ... le prochain road-trip me mènerait vers le Nord-du Québec et plus spécialement vers la Jamésie et la fameuse route de la Baie-James !
Un rêve se met en place ...
La route
1 333 Km au départ de Montréal pour atteindre la petite ville de Radisson + les excursions dans les environs et une tentative de ballade vers les rives de la Baie-James via Chisasibi ... (siège de la nation autochtone "Cri") soit près de 3000 Km au total ... en 5 jours ! :-)
Plus de 15 heures de route si l'on en croit notre ami Google. Mais c'est sans compter sur les embouteillages à la sortie de Montréal, les accidents qui jonchent la route jusqu'à Mont-Laurier et Val-D'or, les camions de bois jusqu'à Matagami et enfin les travaux de réfection de la chaussée sur la route principale de la Baie-James. Parfait pour égayer la conduite ...
Finalement, plus de 20 heures de route !
Étape 1 : 233 Km - 4h30
Montréal - Mont-Laurier
Étape 2 : 492 Km - 7h30
Mont-Laurier - Matagami
Étape 3 : 620 Km - 8h30
Matagami - Radisson
Étape 4 : 107 Km - 1h30
Radisson - Chisasibi
Note importante :
Pour ce périple, nous avions loué une Ford Taurus ... au final, ce n'est pas du tout l'idéal ! Le trajet entre Radisson et Chisasibi était correct mais la suite de la route / du chemin entre Chisasibi et les rives de la Baie-James était en petites roches ...
Donc ... impossible d'aller jusqu'au bout :-(
Prévoyez donc un 4x4 car dans ce secteur, il y a peu de passage, pas de réseau et il vous faudra marcher loooongtemps avant de trouver quelqu'un et plus encore pour du dépannage.
Les attraits et les intérêts
La Baie-James regorge de lacs, de rivières et d'étendues sauvages.
Les réservoirs d'Hydro-Québec sont gigantesques et méritent de s'y attarder dès que possible pour admirer la vue, la nature et les animaux locaux (directement ou leurs traces).
Tout est gratuit (visites) dans ce secteur là, les points de vue sont accessibles, les installations et les barrages sont gratuits mais il faut s'inscrire 2 jours à l'avance et avoir une pièce d'identité avec photo valide.
Mais TOUT, absolument TOUT vaut le détour !
- La rivière Opinaca
- La rivière Eastmain
- La rivière Rupert
- La rivière Broadback
- La rivière Nemiscau
- La grande rivière
- Etc ...
L'aménagement Robert-Bourassa (Hydro-Québec)
Si les québécois devaient être fiers de quelque chose, c'est bien de leur inventivité et de leur audace dans la réalisation de grands projets d'envergure. Ce complexe de barrages niché au sein du grand projet de la Baie-James est une pure merveille d’ingénierie humaine.
Dans les années 70, le Québec se lance dans la construction d'au moins 11 barrages dans la zone de la grande rivière dans le Nord-du-Québec. Des édifices gigantesques, un remodelage du terrain et de toute la zone sur des milliers de kilomètres vont redessiner toute la carte de cette partie du Québec.
L'aménagement Robert-Bourassa est la centrale souterraine la plus puissante du réseau d'Hydro-Québec mais aussi la plus puissante du monde.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce grand projet, voici le lien vers un documentaire très détaillé :
Les trucs à savoir
- Pensez bien à votre consommation d'essence, les stations sont rares par endroits, il est judicieux de faire le plein régulièrement pour éviter les surprises. Prévoyez également un tarif plus élevé qu'ailleurs ... la distance se paye.
- L'alimentation est aussi plus chère, en effet, l'épicerie et les restaurants peuvent monter jusqu'à 40% plus chers que dans le reste de la province.
- Certains aliments ou matériaux ne sont pas trouvables non plus, il faut donc prévoir.
- Le réseau cellulaire est capricieux, tout le monde ne capte pas nécessairement.
- Les motels sont très chers pour des prestations basiques, vous êtes dans le nord !
- L'environnement est assez sale ... au-delà du 49e parallèle, le traitement des ordures n'est pas obligatoire et surtout relève de structures qui seraient trop lourdes à financer pour le nombre d'habitants ... donc, tout à l'enfouissement ... qui n'est pas enfoui en fait.
Tout vole partout et les animaux viennent faire leur festin dedans.
- Les ours sont potentiellement partout ... mais également les loups. Il est conseillé de klaxonner quand vous vous arrêtez quelque part pour les effrayer.
La prudence reste de mise.
- Il est possible de voir des aurores boréales au-dessus de Radisson assez régulièrement.
- Le silence dans la région est incroyable ... les amateurs seront ravis.
- Les cris (peuple autochtones) sont implantés dans la Baie-James, une occasion parfaite pour aller à leur rencontre. Le crie ou l'anglais est de mise par contre.
- Les amateurs de road-trip peuvent apprécier la route qui mène à l'Est vers le réservoir Caniapiscau ... près de 650 Km de chemin au milieu de l'étendue sauvage.
Quelques notes en plus ...
Ce fut un réel plaisir de conduire sur cette route mythique de la Baie-James, de marcher sur les pas de ces grands ouvriers qui ont bravé la nature et l'impensable de l'époque. 5 jours pour découvrir cette magnifique région sont bien trop peu face à tout ce qu'il y a à voir.
Un prochain voyage sera de mise, bien mieux préparé et surtout avec un autre véhicule afin de pouvoir aller plus loin encore et surtout être plus autonome certainement.
Le mois de juin est définitivement pas le meilleur moment pour aller en pleine nature au Québec. Tout est infesté de mouches noires et de moustiques, ce qui rend les excursions bien moins agréables et profitables.
Rencontrer des locaux semble toujours une bonne idée mais encore faut-il avoir le temps pour y parvenir. Mais c'est au programme de la prochaine visite. Comment est la vie quand on est coupé de tout et si loin de la première grande ville ?
Et bien d'autres questions encore ...
C'est sûr, je reviendrais !
Merci ...
Sylvain
Première utilisation du drone ... c'est pas simple !
Mais ... j'y travaille :-)
Comments