Kyogen vint voir Maître Yisan et lui demanda de lui enseigner l'essence du Zen.
Mais Yisan répondit :
- Je n'ai vraiment rien à vous donner. Car quoi que je puisse vous dire, est à moi, et ne peut jamais être à vous.
Déçu, Kyogen décida de brûler toutes ses notes d'études et de se retirer du monde pour passer le reste de sa vie dans la solitude et la simplicité.
Il pensa :
- À quoi bon étudier le Zen, qui est si difficile à comprendre et qui est trop subtil pour être enseigné par un autre ? Je serai un moine simple, sans foyer, qu'aucun désir de maîtriser des choses trop profondes pour la pensée en troublera.
Il partit et construisit une hutte dans la campagne.
un jour qu'il balayait le sol, un caillou fut projeté, qui frappa un bambou ; le son inattendu amena son esprit à l'état d'éveil.
Sa joie était sans borne.
Il réalisa soudain la bonté de Yisan, quand il avait refuser de lui donner son enseignement, car il savait que cette expérience n'aurait jamais pu lui arriver si Yisan avait manqué de bonté au point de lui donner des explications.
Robert Sohl, The Gospel According to Zen