Le dessein ultime du koan est d'aller au-delà des limites de l'intellect.
Ce qui ne peut être résolu par la logique est alors transféré aux recoins de l'être les plus profonds.
Le koan se refuse à toute résolution facile.
Mais une fois qu'il est résolu, le koan est un morceau de brique utilisé pour ouvrir une porte ; quand la porte est ouverte, la brique est jetée.
Le koan est utile tant que les portes psychologiques sont fermées, mais quand elles sont ouvertes, on peut l'oublier.
Ce que l'on verra après l'ouverture, ce sera quelque chose de tout à fait inattendu, quelque chose qui n'est jamais entré dans notre imagination.
Mais quand le koan est réexaminé de ce point de vue nouvellement acquis, combien il est merveilleusement suggestif, combien il est construit avec justesse, bien qu'il n'y ait là rien d'artificiel !
D.T. Suzuki, Manual of Zen Buddhism
